UPA DI : Bonjour Marie-Luce! Tu as fait deux séjours déjà au Bénin, et tu te prépares pour un troisième…peux-tu nous parler de tes constats, de tes observations?
Marie-Luce : C’est très difficile pour les femmes. Elles manquent de plusieurs choses pour pouvoir réaliser tout ce qu’elles aimeraient. Et jusqu’à tout récemment, elles n’étaient même pas regroupées! Mais maintenant il y a 45 coopératives, ainsi que l’Union. Lors de la dernière assemblée générale de l’UCoFAT, pratiquement toutes les coopératives étaient représentées.
En étant regroupées, les femmes peuvent s’attaquer au manque de financement et d’équipements, à l’accès à des formations et à des marchés, entre autres. Elles démontrent un très grand sérieux envers leur organisation, puisque 90 % des femmes ont payé leur cotisation!
Les inégalités demeurent importantes, mais à petits pas elles se donnent des moyens pour relever les défis.
UPA DI : Et comment les hommes voient-ils la situation selon toi? Comment réagissent les élus de l’UGAM?
Marie-Luce : Vraiment très bien! Ils constatent et reconnaissent les difficultés que vivent les femmes et prennent des dispositions pour les appuyer. Les élus ont adopté une politique d’égalité entre les femmes et les hommes qui n’est pas que du blabla! Par exemple, à l’intérieur du budget de fonctionnement de l’UGAM, une somme a été réservée pour permettre aux élues de l’UCoFAT de se réunir. À la dernière assemblée générale de l’UCoFAT, tous les élus de l’UGAM étaient présents et ont écouté les femmes. Dès le lendemain, lors de l’assemblée de l’UGAM, le nombre de sièges réservés aux femmes au sein du conseil d’administration est passé de 2 à 5! On sent une réelle volonté d’inclure les femmes, tant du côté des élus que des permanents de l’organisation.
UPA DI : Et sur quoi portera ta prochaine mission?
Marie-Luce : Maintenant que les femmes ont des sièges réservés au CA de l’UGAM, il faut s’assurer qu’elles pourront bien y exercer leur rôle d’administratrice! C’est d’ailleurs à la suggestion d’Ernest Doukpon, le coordonnateur de l’organisation, que je me prépare à aller animer des formations pour les femmes sur le rôle d’une administratrice et la gestion des organisations.
UPA DI : Merci Marie-Luce, on a bien hâte d’avoir des nouvelles de ton séjour au Bénin!