Entrevue réalisée avec Jean-Claude Parenteau, chef d’équipe formation au Bénin, Projet d’appui à la structuration d’une agriculture familiale rentable, équitable, durable (PASAFRED).
Deux Unions au Bénin
font des avancées avec l'appui d'UPA DI
- Quelles sont les organisations que vous accompagnez par le biais du Projet d’appui à la structuration d’une agriculture familiale rentable, équitable, durable?
Moi et Brigitte Fortin, productrice ovine du Bas-Saint-Laurent, appuyons deux unions au Bénin, un petit pays de l’Afrique de l’Ouest. Il s’agit de l’Union Communale des Coopératives des Producteurs et Transformateurs de Manioc et du Maïs de Adja-Ouèrè (UCOM-CPTMM) et de l’Union Communale des Producteurs de Djidja (UCP DJIDJA). La première est située dans le sud-est du Bénin, près de la frontière du Nigéria, l’autre se trouve au centre sud du pays, pas très loin de Bohicon. Les membres des deux organisations produisent surtout du maïs pour consommation humaine et du manioc. Ceux de l’UCP DJIDJA produisent aussi du coton.
- Depuis quand les accompagnez-vous? Quel type d’appui leur offrez-vous?
Cela fait déjà deux ans que nous les accompagnons. Avec des formatrices et des formateurs locaux, Brigitte et moi avons coanimé neuf formations. Le but est de les accompagner pour élaborer un service collectif économique destiné à répondre aux besoins prioritaires de leurs membres. Ils ont beaucoup appris sur la citoyenneté paysanne, l’adaptation aux changements climatiques, la mise en marché collective, le genre et le leadership et la gouvernance d’une organisation.
- Quels sont les défis que les unions veulent relever?
L’UCOM-CPTMM a cerné deux défis majeurs : la mise en marché du maïs et les changements climatiques. Quant à l’UCP DJIDJA, le principal défi à relever est la mise en marché du maïs.
- Quelles ont été les avancées que tu trouves les plus significatives depuis le début du projet?
Leurs membres étaient fiers de nous dire qu’ils avaient utilisé des semences à cycle court pour s’adapter à une pluviométrie variable et que cela donnait de bons résultats. D’autres ont commencé à laisser les résidus des plantes dans les champs pour améliorer la structure du sol. Il y en a aussi qui ont adopté la rotation des cultures.
Brigitte et moi avons aussi remarqué que les femmes prennent de plus en plus d’assurance au sein des formations. Elles nous disent être de plus en plus prêtes à s’impliquer au sein de leur organisation. Ceci est particulièrement le cas à l’UCOM-CPTMM où à la suite du renouvellement de leur conseil d’administration, il y a deux ans, les femmes sont maintenant majoritaires.
- En quoi ces formations feront la différence dans la vie des membres de ces deux organisations?
Ces formations devraient aider les organisations à augmenter le revenu de leurs membres, car elles auront un meilleur pouvoir de négociation auprès des acheteurs. Aussi, les leaders des organisations prennent conscience de l’importance du rôle de l’agriculture familiale dans la sécurité alimentaire du Bénin. Je leur expliquais qu’ils ont un pouvoir politique significatif, car l’agriculture familiale demeure la principale source d’emploi pour 75 % de la population. Ils doivent l’utiliser dans leur plaidoyer.
- Quelles sont les prochaines étapes que vous envisagez?
À l’automne, on les accompagnera dans la rédaction de leur offre de service collectif. L’UCP DJIDJA souhaite structurer la mise en marché collective du maïs, alors que l’UCOM-CPTMM compte mettre en place un service d’achat groupé d’intrants (semences, intrants minéraux, produits phytosanitaires). Les leaders de ces deux unions participeront aussi à des formations sur des sujets qui les préoccupent. La place des jeunes et des femmes dans leur organisation, la rétention de la main-d’œuvre agricole et l’économie circulaire font partie des thèmes envisagés. Tous des sujets qui sont aussi d’actualité au Québec!